Bac de Philo 1999
Publié : juin 19, 2009, 10:42 am
Bon allez, instant nostalgie suite à ma remarque de ce matin, 10 ans après, le sujets de philo de juin 1999 :
- Série L (littéraire, coefficient 7):
- La philosophie peut-elle se passer d’une réflexion sur les sciences ?
- Peut-on convaincre autrui qu’une œuvre d’art est belle ?
- Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :Aristote a écrit :Le choix n’est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu’il en soit visiblement fort voisin. Il n’y a pas de choix, en effet, des choses impossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passerait pour insensé au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles, par exemple de l’immortalité. D’autre part, le souhait peut porter sur des choses qu’on ne saurait d’aucune manière mener à bonne fin par soi-même, par exemple faire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire ; au contraire, le choix ne s’exerce jamais sur de pareilles choses, mais seulement sur celles qu’on pense pouvoir produire par ses propres moyens. En outre, le souhait porte plutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin : par exemple, nous souhaitons être en bonne santé, mais nous choisissons les moyens qui nous feront être en bonne santé ; nous pouvons dire encore que nous souhaitons d’être heureux, mais il inexact de dire que nous choisissons de l’être : car, d’une façon générale, le choix porte, selon toute apparence, sur les choses qui dépendent de nous.
- Série S (scientifique coefficient 3):
- A quoi reconnaît-on qu’un événement est historique ?
- La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?
- Vous dégagerez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :Bergson a écrit :Trop souvent nous nous représentons encore l’expérience comme destinée à nous apporter des faits bruts : l’intelligence, s’emparant de ces faits, les rapprochant les uns des autres, s’élèverait ainsi à des lois de plus en plus hautes. Généraliser serait donc une fonction, observer en serait une autre. Rien de plus faut que cette conception du travail de synthèse, rien de plus dangereux pour la science et pour la philosophie. Elle a conduit à croire qu’il y avait un intérêt scientifique à assembler des faits pour rien, pour le plaisir, à les noter paresseusement et même passivement, en attendant la venue d’un esprit capable de les dominer et de les soumettre à des lois. Comme si une observation scientifique n’était pas toujours la réponse à une question, précise ou confuse ! Comme si des observations notées passivement à la suite les unes des autres étaient autre chose que des réponses décousues à des questions posées au hasard ! Comme si le travail de généralisation consistait à venir, après coup, trouver un sens plausible à ce discours incohérent.
- Série ES (économique et social coefficient 4):
- Peut-on se mentir à soi-même ?
- A quelles conditions une activité est-elle un travail ?
- Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée :Nietzsch a écrit :Aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons indépendants : sophisme qui montre combien l’homme est orgueilleux et despotique. Car il admet ici qu’en toutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu’il la subirait, son postulat étant qu’il vit habituellement dans l’indépendance et qu’il éprouverait aussitôt une contradiction dans ses sentiments s’il venait exceptionnellement à la perdre. – Mais si c’était l’inverse qui était vrai, savoir qu’il constamment dans une dépendance multiforme, mais s’estime libre quand il cesse de sentir la pression de ses chaînes du fait d’une longue accoutumance ? S’il souffre encore, ce n’est plus que de ses chaînes nouvelles : - le « libre arbitre » ne veut proprement rien dire d’autre que ne pas sentir ses nouvelles chaînes.