Barthez s'en va
Publié : octobre 6, 2006, 11:54 am
Un monument du football français s'en va, et c'est bien dommage, car il restera sans doute le meilleur gardien Français. Je trouve que l'édito de l'équipe à sont sujet est un très bel hommage:
l'équipe a écrit :Fabien Barthez a donc achevé sa carrière sur une finale de coupe du monde. Comme Zinedine Zidane. A cette différence près qu’il n’avait rien prémédité et que cette annonce intervient trois mois après la soirée berlinoise face à l’Italie. Le 8 août dernier, il déclarait dans nos colonnes : « Je ne rêve d’aucun club, mais d’un projet : vivre une aventure humaine très forte en redonnant tout ce qu’on m’a donné. » Parti de l’OM quelques semaines plus tôt, il
ajoutait qu’il se voyait bien jouer encore deux ans, à Toulouse de préférence, ailleurs si nécessaire. Ce projet, qui aurait pu le maintenir en activité, il ne l’a pas trouvé. À trente-cinq ans, il a choisi de se retirer, sans regrets, sans amertume et avec ce détachement qu’il a promené tout au long de son glorieux parcours.
La trace qu’il laisse dans le football français est immense. Par son palmarès, son nombre de sélections (87), son impact sur les résultats des Bleus et son rendement dans les phases finales, il est bel et bien le numéro 1 de tous les temps. De Julien Darui à Bernard Lama, en passant par Georges Carnus et Joël Bats, il les a tous dépassés. Il a aussi remporté le dernier grand défi de sa carrière, celui qui l’opposait à
Grégory Coupet pour « la » place de titulaire à la Coupe du monde 2006. Pour donner une idée de sa longévité, on rappellera qu’il a été champion d’Europe avec l’Olympique de Marseille en 1993. Il avait alors vingt et un ans, et l’OM, depuis, n’a plus gagné le moindre titre. Fabien Barthez a été un gardien à part. Avec son style déroutant et sa force mentale exceptionnelle, il n’entrait dans aucune catégorie répertoriée. L’homme avait aussi sa part d’ombre, ce qui lui a valu les plus sévères critiques
derrière les plus beaux éloges. Après le triomphe du 12 juillet 1998, il était le héros préféré des Français avec Zinédine Zidane. Ses remarquables performances et le rituel de la bise de Laurent Blanc l’avaient hissé au rang d’icône. Mais, ces dernières années, il n’était plus le favori des
sondages. Son crachat sur un arbitre marocain, son absence lors de la cérémonie de remise de la Coupe de France par le président de la République en avril dernier et la montée en puissance de Grégory Coupet avaient sérieusement entamé sa popularité. Il a traversé ces épreuves en silence, encaissant les coups comme il encaissait les buts : avec philosophie.
Si Fabien Barthez n’aura pas réussi son ultime intervention, sur le tir au but victorieux du défenseur italien Fabio Grosso, il peut néanmoins se retourner avec une légitime fierté sur l’ensemble de son oeuvre. Le 15 novembre prochain, au Stade de France, un hommage sera rendu aux
champions du monde avant la rencontre amicale contre la Grèce. L’endroit idéal pour saluer une dernière fois le « divin chauve ».